De la technique de Compagnon, on se contentera de constater qu'elle est ce qu'elle devrait toujours être: impeccable et invisible. Tellement incontestable qu'on en oublierait presque la nouveauté et que, non, décidément, des toiles de ce "style" on n'en avait jamais vues. - Mais, dirait l'impatient, je préfèrerais savoir dans quel «courant» le situer ! - Ah, c'est que, vous avez le choix pour ce qui est des trompeuses étiquettes. Art, par exemple, construit. Ou combinatoire. Parfois faux-op (ironique, du coup). Sinon: systématique. Ou géométrique (mais pas néo-), ou figurant (plus récemment) un volume en surface. Trompe-l'oeil! (s'il n'y avait que ça !) Parce que (jouons le culturel) : "Ce que vous voyez est ce que vous voyez", c'est-à-dire ce qui est peint. Bien cerné dans et par un format, ne donnant sur aucun ailleurs - au point que ces formes et couleurs, en raison de leur singularité, on n'a pas même l'impression qu'elles prolifereraient au-delà du chassis: le mur fait marge (comme le papier blanc autour du dessin).(...)
Gérard Durozoi